samedi 1 juin 2019

La particratie sert-elle la démocratie ou le fascisme ?


La particratie sert-elle la démocratie ou le fascisme ?


La situation politique belge actuelle est sombre. Les idéologies ont recouvert l’agora d’ombres subtiles ou inquiétantes. Comment éclairer la situation pour tenter de la comprendre ? Je pars de ma position habituelle: tenter d’extraire les faits et me méfier des mots et de leur usage. Une fois n’est pas coutume, je vais ramasser mes propos en quelques phrases. J’ai en effet l’impression d’avoir déjà développé la plupart de ces positions.

Le sens des mots

Perdre des sièges lors d’élections, ce n’est pas une victoire électorale. Vivre de la particratie, ce n’est pas défendre la démocratie. L’extrême-droite ne se situe pas politiquement à la droite de la droite. Exclure des personnes du débat, ce n’est pas faire preuve d’ouverture. Prétendre qu’on ne fera jamais alliance avec untel ou unetelle pour s’empresser de le faire, c’est mentir.  Progressiste est l’adjectif de progressisme, idéologie qui se construit autour d’une fascination pour la science, l’humain et le social…
Les politiciens au pouvoir dans notre pays rivalisent d’adresse pour peu à peu parer de vertu un système oligarchique héréditaire. Ils sont aidés en cela par une série de répétiteurs  investis de la fonction sacrée de protéger un système qu’ils identifient à la démocratie, contre ses prédateurs. Malheureusement les répétiteurs, dévorés par leur sacerdoce, utilisent peu la lumière de la raison.
Comment le dire sans ébranler leurs salutaires convictions ? Le champ politique n’est pas composé exclusivement du camp des démocrates et de celui des fascistes. Le monde ne se réduit pas à des bons et à des méchants électeurs. Pour le dire dans leur grille d’analyse, ces répétiteurs devraient se poser la question suivante: « la particratie est-elle démocratique ou anti-démocratique? ».  Peut-être les répétiteurs diront-ils que la question ne peut pas se poser en ces termes et que la seule position légitime est d’être contre le fascisme. Ou bien encore : devant l’urgence, l’union sacrée n’est-elle de mise ? L’important n’est-il pas de placer le cordon sanitaire le plus puissant possible ?
Pourtant, et c’est une pure question de logique, les ennemis des ennemis de mes amis ne sont pas forcément mes amis ni même les amis de mes amis. Ce qui signifie que des citoyens seront opposées au fascisme tout en n'étant pas d'accord avec l'anti-fascisme: considérés comme des pleutres par les uns et comme des infâmes par les autres. Cette sensation favoriserait-elle le vote nul ? Défendre le système en place, en agitant un grand méchant et en se parant indument de la vertu, aide-t-il la démocratie ? Peut-être serait-il plus légitime, et plus efficace, de cesser de considérer les autres électeurs comme des imbéciles, des lâches ou des salauds… et de tous oser interroger nos propres idéologies ?   

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